La Cale — Les Marneurs

la Cale
Amiens, Les Hortillonnages (80)

Maître d’ouvrage : Festival International des Jardins, Hortillonnages d’Amiens, Région Hauts-de-France
Maître d’œuvre : les Marneurs & collectif dallas
Programme : Installation temporaire d’un jardin et d’une construction bois dans le cadre de la 13ème édition du festival.
Mission : conception et construction
Coût : 12 000 € TVAC
Date : 2022 - livré

©Yann Monel

“ L’histoire racontée est celle des hortillonnages où la conception du projet naît du processus de construction et d’entretien des îles artificielles. La terre draguée au fond de l’eau est remontée à la surface qui remplit des îles aux berges soutenues.
Le détournement de cette technique traditionnelle nous mène à un dispositif, une cale en bois qui achemine les limons extraits à la seule force des bras, plus loin de la rive, dans l’objectif de construire des mégalithes de terre, symboles des hortillonnages.
Une métaphore de la lutte perpétuelle des hortillonnages avec leur environnement direct.

L’inclinaison de la cale raconte aussi une instabilité des hortillonnages, selon les saisons, les crues ou encore une montée des eaux généralisée. La cale qui se raccourcit, les berges qui se fragilisent sont des variables à anticiper sur le long terme. Ainsi, le visiteur est amené à se projeter, à prendre conscience du lieu qu’il parcourt et des conséquences du changement climatique sur celui-ci : hortillonnages réduits, surélevés, désagrégés ou même disparus.
À son extrémité, le monticule nouvellement amoncelé est décoffré. De sa forme géométrique, il découvre ses strates et ses sédiments, mais aussi sa fragilité et son instabilité. Le sommet de ces terres seront peut être les îles rescapées de demain.

L’usage se doit d’être double, nous souhaitons une installation tant évocatrice que fonctionnelle. La cale est un dispositif pour accoster, explorer une île en respectant la berge, mais aussi une installation qui incite à la pause, à la contemplation de l’environnement dans lequel on se trouve.

La construction d’un projet spatial sobre est pour nous l’une des principales réponses à apporter à l’évolution de notre société dans le siècle à venir. Rendre le projet paysagé plus accessible et surtout plus désirable pour un large public à travers les éléments du récit est devenu l’un de nos leitmotivs. L’exercice du « récit » (écrit, construit, dessiné, parlé) est en cela un outil qui préside dans la majorité de nos modes de conception, de communication et de médiation du projet. ”